13 avril 2024 - Atelier AVF


Lors de cet atelier, nous avons travaillé plus précisément sur

« le personnage » et « le dialogue »

 

Mise en bouche

 

A partir d'un animal, écrire une courte scène de la vie de cet animal, avec ses pensées, un monologue intérieur qui soit symbolique de cet animal. (Une demie page)

Exemple : un ours

Monsieur Ours déambule dans la prairie, à pas tranquilles. C’est l’heure de la digestion. « Oh oh , j’me f’rai bien une petite sieste » dit-il avec sa grosse voix. Il s’allonge dans l’herbe haute, se gratte le ventre avec sa patte. « Bon, c’est pas trop mal ici » grogne-t-il avant de s’endormir.

 

Dans cet exercice, l’important est de se mettre dans la peau de son personnage. Comment parle-t-il ? Quelle sonorité a sa voix ? Comment bouge-t-il ?  Selon son physique, il ne marchera pas de la même façon ? Comment voit-il le monde autour de lui ? Un aigle repère ses proies, il est sûr de lui. Le lapin au sol est un timide anxieux de se faire repérer par l’aigle. Etc…


 

Pas mal le texte de Jean-Claude, vous ne trouvez pas ? Je regrette juste qu'il ne soit pas mis "à la place du loup" et que ce soit le narrateur qui raconte cette histoire


Jeune fille africaine (origine inconnue) -  Fillette (Pietro Antonio Rotari - Peintre italien 1707-1762)


A partir de l’observation de ces portraits, écrire les dix ou vingt phrases d’un dialogue lors de la première rencontre de ces deux fillettes.

Observez bien ces deux fillettes avant de commencer. Imaginez leur vie, leur entourage, l’époque, le lieu où elles vivent, leur situation sociale. Situez le lieu de cette rencontre improbable. Quel est leur quête du moment ? Et puis démarrez le dialogue.

  • La rencontre, les premiers mots
  • La présentation, en évitant les civilités banales
  • La curiosité de l’une envers l’autre, ou la crainte, ou la colère, ou la méfiance : à vous de déterminer dans quel état d’esprit chacune d’elle se trouve et comment cela va orienter la rencontre et leur dialogue.

Terminez le dialogue par un adieu (définitif) ou la promesse d’une nouvelle rencontre, dans quel but ? 

 Je le confesse de suite !!! J'ai omis, dans ma présentation de l'exercice, de préciser que le dialogue pouvait, devait être insérer dans un contexte narratif. Ce qui m'a valu une remarque - justifiée - de Jean-Claude, qui on le verra ci-dessous, n'a écrit que le dialogue, stricto senso.

Voici mon texte (car moi aussi je travaille pendant l'atelier d'écriture)

Vous le verrez, dans le texte, il y a des mots en italique et en rouge. Parce qu'en le relisant, de suite, j'ai eu envie de modifier certain mot pour les remplacer par de plus pertinents, ou d'en rajouter quelques uns pour plus de précision.

Ainsi, c'est à la relecture qu'on améliore un texte, qu'on le peaufine.

Seigneur : au lieu de maman, certainement mieux adapté à l'époque et la situation de Rosa

urgent : au lieu de court

(elle a dit cela avec une certaine fierté) : j'ai rajouté cette précision qu'on entend déjà dans la phrase précédente

S'il te plait : il m'a semblé nécessaire dans le contexte qu'Ysé, en position de demande, le fasse dans les formes.

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Une branche craque
Mon dialogue entre les deux jeunes filles
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Et voici le texte de Brigitte

Pietra est née au moyen âge, c’est la cinquième d'une famille de 7 enfants. Son père parcourt le monde à la découverte de nouvelles contrées et richesses. Au retour de l'un de ses voyages, il ramène avec lui sans le savoir un clandestin. Ou plutôt une petite clandestine qui a réussi tant bien que mal à supporter le long voyage cachée dans une malle, ne sortant uniquement que pour chaparder de quoi survivre. Totalement étrangère désormais sur le sol Italien, elle aperçut Pietra un peu à l'écart qui est venue saluer l'arrivée de son père. Dès qu'elle put, elle saisit l'occasion pour se montrer à celle qui lui semblait la moins effrayante.

Psst l'interpelle-t-elle pour qu'elle lève les yeux vers elle. Pietra en laisse tomber le chandail qu'elle est à réparer. Sa couleur, ses peintures, ses bracelets, ses vêtements, elle n'en croit pas ses yeux. Mais qui es- tu ? Bien sûr elle ne reconnaît pas les mots chuchotés qu'elle entend...

Alors naturellement, elle montre sa poitrine et dit : Moi c'est Pietra et recommence plusieurs fois "Pietra" et la désignant du doigt "et toi ?"  La petite comprends tout de suite, retourne son doigt vers elle et dit "Hephzibah". Folle de joie Pietra l'observe avec curiosité et se rapproche, montre son visage peint et suis avec son doigt les motifs. L'inconnue se laisse faire, elle sent que Pietra n'est pas un danger. Elle prend alors sa main et la dirige vers son ventre en faisant une grimace.

Une étincelle passe dans les yeux de Pietra. Mais oui, elle a faim. D'où vient-elle, ça fait combien de temps qu'elle n'a pas mangé ? 

Elle regarde de tous côtés et aperçoit sa mère qui discute avec un homme de l'équipage. Elle est tellement absorbée par sa conversation qu'elle n'a pas sentie la petite main de sa fille lui chiper une partie du pique- nique du midi. Hephzibah retournée dans sa cachette l'observe de loin et comprends, les larmes aux yeux qu'elle vient de de se faire une amie.  


Et celui de Jacqueline

L’art du dialogue

 

Face à face dans un album de portraits peints de fillettes de familles aisées, au gré des lecteurs, une rencontre improbable a lieu.

-        Bonjour voisine, un siècle nous sépare mais nous voilà réunies, côte à côte sur le papier.

-        Heureuse de ne plus être seule sur mon chevalet, as-tu envie de faire connaissance ?

-      Mon statut de fille de chef m’isole. Pas de jeux, de confidences avec les autres filles de mon âge ! Je suis heureuse de te rencontrer.

-        Mon éducation me condamne à apprendre à devenir l’épouse d’un notable, gérer les domestiques.

-    Fille du chef, je dois veiller à l’éducation des enfants de ma tribu, tenir le rang de mon clan lors des cérémonies. Mais…déjà la page va se tourner…

-        Oui… au revoir, au bon vouloir du prochain lecteur qui voudra bien ouvrir notre page et nous laisser le temps de faire connaissance…, de partager nos vies…

 

-        A bientôt ma sœur de papier…

 

Nous avons tous trouvé l'idée des "portraits qui se parlent", excellente. Toutefois, il manque une dimension émotionnelle, sensible et narrative à ce dialogue. L'ensemble des échanges reste sur le mode explicatif. Chaque "portrait" ne fait que présenter sa situation sociale. Il n'y a pas de véritable rencontre, découverte entre les deux personnages; le dialogue ne nous permet pas d'imaginer une "histoire". A retravailler, sans oublier d'y inclure le décor. Que voit chaque "portrait" depuis son cadre ?


L'atelier s'est terminé par un jeu bien connu des rimeurs. 

A partir d’une sonorité, écrire un texte avec un maximum de mots qui correspondent à cette sonorité.

Exemple, un texte de Raymond Queneau, avec la sonorité ULE

« Un jour de canicule sur un véhicule où je circule, gesticule un funambule au bulbe minuscule, à la mandibule en virgule et au capitule ridicule".

 

Nous avons choisi la rime en URE.


Je mange des confitures assis sur le mur du collège. Je peste, je jure "Non mais quelle enflure. Mon copain Arthur a piqué mon armure. C'est sur, je ne jouerai pas Ben-Hur cette année". (Arlette)

 

Le moine était vêtu d’une robe de bure

Il était assis sur une roche dure

Il venait de planter des boutures

Son habit le gênait à cause d’une couture

Il tenait son bréviaire et en faisait la lecture.

(Monique) 

 

La raclure qui m'a fait cette salissure, c'est une caricature. il a la stature qui assure, mais là blessure perdure (Brigitte)

 

Pour rédiger une brochure,

En faciliter la lecture,

Il faut que je me triture

la cervelle. Et dans cette posture,

 je recherche des mots pour capture.

On peut le dire : toute une aventure !

(Jacqueline)